Revue de presse du Capitaine Nô
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Capitaine Nô, no man's land

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27 septembre 1990
  Robert Lévesque 

zoom J'ai hâte de retrouver le public

J'ai hâte de retrouver le public


Photo de Jacques Grenier
 
 

Quinze ans après André, le CAPITAINE NÔ reprend la barre et refait surface, au FIRM. Et vogue le navire.

La première fois que j'ai entendu le Capitaine Nô, c'était, je crois, au célèbre Coco show sur les ondes de CKVL-FM, l'ancêtre de CKOI, en 1974-75. Probablement coincé entre Aut'chose et Offenbach. À moins que ce ne soit entre Octobre et Beau Dommage. La chanson que j'ai entendue, je ne m'en souviens plus. Mais il y a un cinq à parier que c'était Baloney, Personne ne m'aime ou André. Il y a des gens comme ça, pour qui un retour était absolument imprévisible. Je n'avais jamais écouté les albums du Capitaine Nô avec cette oreille déformée par le métier que je fais. J'ai essayé, j'en suis incapable. Pour moi, les albums du Capitaine ont toujours été synonymes de plaisir pur. Même chose quand j'écoute les vieux disques de Valois-Jodoin. Gilles Valiquette ou Aut'chose. Ce n'est que par plaisir.

Tout ça pour dire que je suis le premier ravi de ce retour du Capitaine Nô. Et le premier mal pris à avoir à écrire sur le bonhomme. Parce que le Capitaine Nô que j'écoute et le Pierre Leith que j'ai rencontré sont deux personnages bien distincts. Ce dernier, qui se transforme en Capitaine Nô en poussant au paroxysme ses états d'âme quand il monte sur scène, habite à Laprairie et a une agence artistique, Les Productions C.A.P., qui booke des groupes de covers et des chansonniers dans le Vieux-Montréal. Un gars a toujours un loyer à payer. Pendant ses cinq années de retrait de la scène, Leith a mis toutes ses énergies dans ce business.

S'il revient aujourd'hui, ce n'est que pour le plaisir. Aucune nécessité à l'horizon. Un plaisir qui ressemble au mien quand j'écoute ses albums. Dénué d'intérêt, un plaisir quasiment pur, détaché de toutes valeurs terre-à-terre. « Si je rembarque aujourd'hui, c'est uniquement pour le beau côté de la musique. Faire ça par goût, par défi, sans être obligé d'en vivre. Quand je gagnais ma vie avec ça, j'acceptais parfois des contrats moins intéressants parce que je suis le soutien de ma famille. Je suis un travailleur d'abord et avant tout. Maintenant, c'est très différent, c'est une autre conception de la chose. J'aimerais faire une dizaine de shows par année. Pas nécessairement plus. L'agence, c'est du business. Il y a moins de création. Je reviens à la créativité. J'ai hâte de retrouver le public. Je m'ennuie de ça aussi dans le fond. » Le Capitaine est franc et honnête. Qui, à part lui, oserait dire des choses comme ça? Imaginez-vous un Daniel Lavoie ou un Paul Piché en train de dire des choses aussi simples, mais qui jettent un éclairage aussi cru sur le métier de chanteur?

Selon lui, ces cinq années passées loin des lumières de la scène ont été des plus bénéfiques. « J'ai pas la même énergie que ceux qui ont continué pendant toutes ces années. Je ne suis ni blasé, ni désabusé, ni fatigué. J'ai les batteries chargées à bloc. Je ne suis pas magané. Je n'ai pas mené une mauvaise vie, j'ai les idées claires. Je suis prêt. Il reste à trouver d'autre monde qui sont prêts avec moi. »

« La moitié du show au Club Soda, c'est des nouvelles pièces, l'autre moitié des vieux succès. J'ai huit musiciens avec moi, dont une section de cuivres. Les claviers, c'est bien simple : piano et orgue seulement. C'est un show qui se veut rhythm'n'blues, rock-blues et blues. Pour le nouvel album, on magasine toujours. Il y a des compagnies qui sont intéressées, mais dans cette business, ça magasine pas vite. Ça prend du temps avant d'avoir des réponses. » S'il sait que ses trois premiers albums sont aujourd'hui des items de collection, le Capitaine Nô, toujours propriétaire des droits de ses disques, n'est pas pressé pour autant de les remettre sur le marché. « Ça pourrait être un projet. Mais avant de toujours rebrasser les vieilles affaires, il faudrait assommer le monde avec du nouveau matériel qui marche. Là, on aurait peut-être des gens qui seraient intéressés au vieux stock. »

Le Capitaine Nô est un des derniers mythes du rock québécois des années 70 à ne pas avoir retrouvé son public dans ce nouveau boom de la musique québécoise. Son concert au Club Soda dans le cadre du FIRM risque d'être, selon moi, le seul événement vraiment majeur dans toute cette programmation.

Le 30 septembre au Club Soda Voir calendrier Rock.

 
 

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