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Bonne nouvelle pour les amateurs de blues et de rhythm'n blues, Ma tante Rita, André, Jean-Paul et autres très honorables personnages ont pris rendez-vous avec leur sympathique créateur, parés de leurs atours les plus légers. Une petite soirée intime, pour fanas plutôt que pour voyeurs, à laquelle vous convie l'illustre Capitaine Nô.
Depuis son retour à l'avant-scène du show-biz québécois, il y a deux ans, le Capitaine promène son Bing Bang Band partout où on veut bien l'accueillir. Or, à neuf musiciens, les contrats ne se bousculent pas nécessairement, pis encore en temps de récession. L'auteur de Cocoman s'est donc mis à la mode du jour, imaginant lui aussi une sobre prestation, originalement baptisée Concert intime.
Pas question de jeter de la poudre aux yeux toutefois. Bien sûr qu'il avait envie de cette formule tandem, désuète en ce qui le concerne depuis près de sept ans. Vrai aussi qu'il désirait rétablir un contact privilégié avec ses fans, mais parmi tous ceux qui l'ont exploité, il est un des seuls à avouer ouvertement que cette formule signifie d'abord et avant tout combattre la conjoncture économique morose qui sévit. Les années se sont chargées de lui soustraire quelques poils au caillou, mais fort heureusement pour nous, elles ont épargné sa bonhomie, sa franchise, et sa candeur presque enfantine.
Ainsi, il s'esclaffe presque lorsqu'on lui fait remarquer que la marge d'erreur est beaucoup plus mince lors d'un spectacle en duo:«C'est vraiment pas compliqué, au contraire. Une couple de pratique, et puis ça y est. Mes chansons, je les connais par coeur, je les ai jouées à l'endroit et à l'envers; à quatre, à neuf ou à cinq. C'est pas un duo qui va rendre les choses difficiles.» Pour le trac de l'artiste mis à nu, on repassera...
En fait, le principal avantage de ce concert est qu'il permettra au Capitaine et à son guitariste Weisar d'improviser, ce qu'un grand orchestre endiguait. Ordre, structure et choix des chansons, enchaînements entre celles-ci seront ainsi modifiés au gré de l'atmosphère et des demandes du public. À la manière de Plume, le chanteur en profitera aussi pour nous glisser des chansons méconnues, de vieilles compos qui n'ont jamais pris place sur un de ses disques.
Un retour aux sources, qu'il est très heureux d'effectuer au St-Louis Blues, une petite boîte, rue St-Dominique, où il animera aussi les dimanches blues, sorte de jams ouverts à tous les bluesmen de la métropole: «Je voudrais vraiment que tu dises que c'est un club propre dans tous les sens du terme. C'est nouveau et les proprios sont décidés à faire quelque chose de bien avec ça. Y aura pas de place pour les téteux de bars, c'est pour ça que j'ai décidé de m'y impliquer plus à fond. Et puis le dimanche soir, les gens pourront voir une autre facette de mon personnage, puisque je chanterai entre autres des standards en anglais.» Message passé, mon Capitaine...
Illustration :
Richard Fournier, Capitaine Nô: Un heureux retour aux sources.
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