Le Capitaine Nô au lancement de son nouvel album "Cocoman"
Photo de Pierre Vidicaire
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Il est de retour ce bon vieux Cap, Capitaine Nô pour les intimes, personnage quasi légendaire de notre turbulente scène rock des années 70. Même tête, même rictus, même humour grinçant, même style de rimes and bleus (ou rythm & blues). Le revoilà donc, parti de son lointain Laprairie jusqu'à notre « bas d'la ville » (titre d'une de ses dernières chansons) avec un nouvel album et une grande nouvelle : « cette fois, je reviens, pour de bon! »)
Parce que s'il a fait sa carrière sans arrêt durant 1 4 ans « straight », de 1972 à1986, le Cap nous aura effectivement faussé compagnie durant six ans, si l'on fait exception de deux apparitions, presque fantomatiques, il y a un peu plus d'un an au Campus et au Club Soda.
Fantomatique, dis-je, parce qu'on ne l'avait pas revu depuis et aussi parce que c'est bien connu que les « vieux » capitaines ont cette bizarre habitude de revenir hanter leurs anciens parages.
Or, connaissant le Cap des débuts, quel ne fut pas mon étonnement de retrouve la copie conforme en chair et en os, toujours aussi direct et terre-à-terre. Avec tout le gratin des médias artistiques qui en firent un événement, encerclant de toute part le « phénomène », enfin accueilli en héros cette semaine au lancement de son dernier album, « Cocoman » à la Licorne.
Parce qu'il faut bien rappeler qu'il en a fait des vagues le Capitaine Nô avec « Baloney » « André », «Personne ne m'aime », « J'ai rien », hantant tout le circuit underground de l'époque, jusqu’en 1985, année où il décida de tirer sa révérence pour fonder une agence artistique.
S'éclabousser au grand jour!
Or, à 42 ans, le Cap a décidé qu'il en avait assez de l'arrière-scène. «J'ai décidé de m'éclabousser au grand jour, dit-il et de me réinstaller pour une bonne secousse. Oui, c'est reparti, avec une bonne équipe et un album sur lequel je me suis montré assez généreux. Treize chansons, cinquante-deux minutes et jusqu'à douze musiciens sur certaines plages.»
Un album qui brasse effectivement. De « Sauvez la terre » (chanson écolo sur fond de rap techno) au swing moqueur de « Bâtons dans les roues », bref, 13 chansons dans le plus pur style Capitaine Nô, avec cette voix à mi-chemin entre Plume et Steeve Faulkner, sur des sonorités parfois rock, parfois soûl ou carrément « rimes & bleus », le tout agrémenté de superbes sons de guitare, l'instrument fétiche du Cap, qui, au cours de sa carrière en a possédé une centaine. «Plus exactement 99 », précise-t-il.
Notons enfin, que c'est Guy Rhéaume (Pagliarot, Johanne Blouin, Charlebois) qui a co-réalisé et coproduit cet album, lançant ainsi avec « Cocoman » sa nouvelle étiquette, les Disques Réso.
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