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Le Capitaine Nô: « Je suis un musicien heavy raté -Yé!/J'joue din clubs le soir pour gagner deux trois vieilles cennes parcées. »
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Oubliez Le blues du businessman, oubliez Le blues à Fabienne. Si le blues québécois vous tente, passez voir le Capitaine Nô en spectacle avec son blues band.
Le Capitaine Nô? Auteur-compositeur, personnage loufoque, représentant de la chanson ti-pop. le Capitaine Nô a connu un certain succès sur la scène rock québécoise au milieu des années 70 avec quelques tounes savoureuses, qui sont depuis devenues des classiques pour initiés. L'échec commercial d'un troisième (et dernier) disque, paru en 81, amorçait la chute du Capitaine Nô. Et puis un jour, las de faire le circuit des trous en provinces, le Capitaine, de son vrai nom Pierre Leith, s'est retiré et s'est parti une agence de booking de spectacles.
La semaine dernière, dans le cadre du Festival International de Rock de Montréal, une centaine de mordus s'étaient déplacés pour renouer avec le Capitaine Nô. Après une éclipse d'au moins cinq ans sur scène, certains craignaient de retrouver le Capitaine rouillé et avachi par la vie de banlieue. Il n'en fut rien. Soutenu magistralement par sept musiciens, dont une section de cuivres bien astiquée, il a offert un spectacle très blues, enlevant, composé de ses vieux « classiques » (Le Blues du Capitaine, La p'tite Chamberland, Personne ne m'aime. Baloney, André et de quelques nouvelles pièces plus récentes.
C'est un show de bluesman dans la musique, mais aussi dans l'esprit des textes. La poésie du Cap donne une dimension toute québécoise à des thèmes exploités dans les chansons blues. Sans détour, avec des mots simples, le Capitaine Nô chante les cocus, les mal-aimés, les braillards, les paresseux, les foireux, les matantes, les belles-mères. Le joual est à l'honneur. Comme le slang l’est dans le blues américain.
Le Capitaine Nô insiste pour dire qu'il est revenu « pour le plaisir ». Seulement, avec la popularité que connaît le blues à Montréal, il n'est pas impensable que ses plans changent. Et en voyant son show péter le feu, on réalise qu'il est diablement préparé à parer aux imprévus.
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